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La free card, en francais la carte gratuite...

Publié : Lundi 11 Août 2008 01:53
par nodread
Voici 2 articles parlant de la carte gratuite :

1er article :

Issu de Pokercollectif

Le lien : http://www.pokercollectif.com/articles- ... ecard.html

La Freecard - Par yaf

La freecard est simple à définir : C’est la carte distribuée après que tous les joueurs aient checké sur le flop ou sur le turn. On peut la prendre, l’offrir et même tenter de l’acheter.

Prendre une freecard

La plupart du temps où l’on permet une freecard (check!), c’est parce qu’on estime que notre main n’est pas la meilleure ou, à tout le moins, on en doute fortement. C’est donc dans notre intérêt de voir cette carte gratuitement puisqu’elle pourrait améliorer notre main. Ex. : Je suis dernier à parler avec une paire de 3 face à 3-4 adversaires sur un board QJ5. Je prends évidemment la freecard, souhaitant un 3.

Offrir une freecard

À l’inverse, lorsqu’on estime avoir la meilleure main, on ne donnera généralement pas de freecard afin d’éviter de se faire surpasser. Il y a 2 raisons pour lesquelles on donnerait une freecard quand on se croit en avance dans la main : pour tromper notre adversaire sur la force de notre main ou pour permettre à un adversaire d’améliorer sa main sans que celle-ci ne surpasse la nôtre. Notez qu’offrir une freecard est pratiquement l’opposé du bluff.

Une importante lacune chez les joueurs débutants est d’accorder trop de freecards et surtout, de les offrir au mauvais moment. Il y a des moments favorables pour pratiquer cette forme de slowplay, comme quand il y a peu ou pas de chances que notre main se fasse surpasser. Votre choix d’accorder une freecard devrait être dicté par la texture du board (et, idéalement, en fonction des mains sur lesquelles vous mettez vos adversaires). Autrement dit, c’est en fonction du nombre de cartes nuisibles présentes dans le jeu de cartes !

Ex 1 : AcAs sur un flop AhAd6d. Pour citer Phil Gordon : « Ma stratégie lorsque je flop un carré est extraordinairement simple : essayer de ne pas sourire et slowplayer, slowplayer, slowplayer… ». Il n’y a aucun danger à donner une freecard ici, alors j’offre l’opportunité à mes adversaires d’améliorer leur main. Pensez à ce qui arrivera si le 3 de carreau tombe et qu’un de mes adversaires a une paire de 3 et qu’un autre vient de compléter sa flush-draw. Party time! Je sais que je rêve en couleur, mais au fond, n’importe quel carreau ou 3 devrait suffire à sabrer le champagne.

Ex2 : AsKd sur un flop Ad Tc 5c versus 3 adversaires. Je n’accorderai jamais de freecard dans cette situation. Je ne veux pas voir apparaitre un trèfle au risque de compléter une flush adverse. Je ne veux pas donner une Queen ou un Jack pouvant compléter 2 paires (AQ, AJ) ou une suite (KQ, KJ). Je ne veux pas permettre à QJ de compléter sa gutshot en frappant un K qui me coutera cher. À la limite, j’irais même jusqu’à dire que je ne veux pas donner la chance à une middle/bottom paire de frapper son brelan ou 2 paires. Bref, le ¾ des cartes du paquet risquent de m’embêter!

Note 1 : Les textures de flops les plus menaçantes sont constituées de cartes suited et connected près du Jack et du Ten. Ex : QsJs2c, JdTh5d, KhJd8h... Ces types de flops se raccordent à beaucoup de mains que vos adversaires jouent : 2 high-cards et les suited connector primés par vos adversaires. Prenez des mains du genre KQo, KJo, QJs, JTs, QTs, T9s, 98s et vérifiez ce qu’elles offrent sur des flops tels que les 3 qui viennent d’être mentionnés.

Note 2 : Le nombre d’adversaires dans la main multiplie l’importance de la menace, bien sûr!

Achetez une freecard

Euh? Quel est le but d’acheter quelque chose de gratuit? En fait, l’idée derrière ce concept est de provoquer la freecard. Ex.: Supposons que vous avez une flush-draw au flop en Hold’em Limit (où la mise double rendu au turn) et que vous êtes dernier à parler. Si vous relancez vos adversaires, il est possible qu’au turn ceux-ci checkent jusqu’à vous. Votre relance au flop vous a acheté une carte gratuite au turn. Et il vous en a couté moins cher que si vous aviez simplement callé le bet sur chaque street puisque votre relance au flop est plus petite que la mise (évitée) au turn !

On achète donc une freecard pour tenter une économie. Certains éléments sont requis pour acheter une freecard :

1/ Être sur un draw quelconque.
2/ Être sur le flop. (Au turn, vous achèterez un « free showdown »).
3/ Avoir la position (parler en dernier).
4/ Affronter un/des adversaires susceptibles de respecter notre raise (en 5/ checkant la plupart du temps sur la street suivante).

Au NL, vous devrez avoir de bonnes raisons de croire que votre raise sera plus petit que le bet auquel vous seriez confronté sur la street suivante. Ainsi, votre raise devrait souvent ressembler à un raise minimum. Mon impression est que l’achat d’une freecard est souvent mal utilisé, surtout au NL. Il implique certaines subtilités telles que votre image, le profil de vos adversaires, savoir bien doser le raise (ex : pour ne pas se retrouver commis au pot sur le turn), etc. Il ne faut pas en abuser, au risque d’être reraisé ou de vendre la force de notre main. Par exemple, lorsque votre flush ne tombe pas sur le turn, que vous prenez la freecard et frappez votre flush sur la river, bien cette dernière est loin d’être cachée!

En résumé, soyez prudent quant aux freecards que vous offrez. Si vous êtes dans le doute, il vaut mieux ramasser un petit pot que de risquer d’en perdre un gros. Cela dit, même les freecards intelligemment accordées sont parfois frustrantes !


Yannick Frenette / yaf

Publié : Lundi 11 Août 2008 02:02
par nodread
2ème article :

Issu de Pokernews

Le lien : http://fr.pokernews.com/strategie/free-card-poker.htm

Le Coup de grâce du poker: Donner une free card

Par Stuart Rutter

« J'avais une paire d'As et le flop donne A-J-2, viennent ensuite un 8 puis un 3. Je n'arrive pas à croire qu'il ait réussi à jouer jusqu'à la river avec 4-5. C'est sûr, le poker sur internet est vraiment de la triche! »

Le récit de ce genre de « bad beat » à propos d'un tournoi en ligne ou en casino ne doit certainement pas vous être inconnu. Un coup malchanceux direz-vous, mais avant d'entamer toute complainte pour notre joueur à la paire d'As craqué, faut-il encore être certain d'avoir collecté toutes les données de cette histoire. Notre joueur n'aurait-il pas commis un péché mortel : n'a-t-il pas donné des cartes pas chères ou gratuites ?

Donner une free card, évoque généralement la situation dans laquelle, bien que vous vous trouviez devant dans le coup, vous manquez tout de même de miser ou relancer. Il arrive souvent que la nature même de votre main, rende ce genre de situation inévitable, vous pouvez en effet vous retrouver avec une main marginale. Cependant, quand bien même s'agirait-il de ce genre de mains, en donnant une carte gratuite,vous avez en réalité commis une erreur de stratégie.
Dans un vocable plus technique, vous concédez à votre adversaire une carte pas chère, votre mise est suffisamment faible pour que l'autre joueur ait les bonnes cotes pour un tirage.

Pourquoi est-ce un coup mortel pour le joueur?

Fondamentalement, vous pouvez voir une main de poker comme un simple tour d'enchères entre vous et vos adversaires. Tout comme vous pouvez appréhender ce jeu en vous interrogeant sur le point de savoir quelles mises accepter, et corrélativement, comment soumettre à son adversaire des mises qui sont en votre faveur et ne peuvent pas en même temps lui profiter?
La théorie est la suivante :
Si vous faites une mise qui n'offre pas à votre adversaire les cotes pour suivre, vous gagnez. Soit il se couche et vous prenez le pot, soit il suit sans avoir les bonnes cotes pour le faire.

Dans quelles conditions les joueurs donnent-ils des cartes gratuites, et comment réussir à contourner cette situation?

- L'erreur classique est celle du joueur qui tire sur le flop une très grosse main, mais ne mise pas correctement. Il existe certes des hypothèses dans lesquelles le « slowplay » fonctionne à merveille. Votre adversaire peut en effet miser et se piéger tout seul, ou encore parfois la main que vous floppez est si grosse que vous pouvez vous permettre de donner une carte gratuite sans risque. Toutefois, il convient généralement d'étudier comment cette main doit être misée, sachant que vous vous efforcez en même temps de la protèger de tout tirage possible sur lequel votre adversaire pourrait se placer, ainsi que du danger de ne pas savoir ce que ce dernier attend comme tirage.
- Gardez donc à l'esprit, que même si vous floppez une grosse main comme un brelan, il y a toujours un nombre de tirages sur le flop susceptible de vous faire succomber. Si vous floppez un brelan d'As sur un tableau A-8-7 avec deux piques, alors toute main avec deux piques ou J-10, J-9, 10-9, 9-6, 9-5, 6-5, 6-4 ou 5-4 peuvent (à une carte gratuite près)vous achevez au tirage.

- La règle la plus appropriée ici, est de s'abstenir de faire usage du « slowplay » avec une main où il y a deux cartes de la même couleur sur le tableau car cette action présente trop de danger.
- S'il est en effet toujours frustrant de flopper une grosse main et de ne pouvoir ramasser qu'un petit pot, faute d'avoir misé cher, par crainte de voir votre adversaire bénéficier ensuite d'un bon tirage. N'oublions pas que le but originel consistant à mettre de l'argent dans le pot, est tout de même atteint, aussi petit soit le pot. Force est de constater que, choisir de miser gros dès le début vous donnera la chance de gagner un gros pot, c'est pourquoi, sur le long terme, cette attitude est plus enrichissante. Prendre le risque de perdre contre son adversaire, certes, mais tout en escomptant rentabiliser son jeu!

- Penchons-nous à nouveau sur l'exemple abordé plus haut, dans lequel nous floppons un brelan d'As sur un tableau A-J-2. Notre adversaire dispose de 4-5 pour un tirage suite par le ventre. Dans cette situation, il n'y a vraisemblablement aucun intérêt de faire de faibles mises contre la main de l'autre joueur, dans la mesure où celui-ci n'a rien de plus qu'un tirage. L'attitude à adopter ici est alors celle de faire une mise assez importante pour qu'il ne puisse pas suivre avec son tirage.

- Un autre cas souvent rencontré par les joueurs mérite également d'être envisagé, procédant toujours de la même intention d'éviter de donner une carte gratuite à votre adversaire, vous êtes devant, mais détenez cette fois-ci une main marginale. Le joueur expert se distinguera ici, car il sera capable de pressentir et empêcher alors tout adversaire d'avoir une chance de reprendre la tête dans le pot.
- Une technique existe pourtant, celle-ci consiste à combiner le fait de faire une grosse mise pour faire fuir votre adversaire avec une main de tirage et pour le bluffer sur les quelques mains qui pourraient vous battre. Par exemple: vous avez A-K avec un tableau Q-9-2. Une grosse mise vous assurera le pot si votre adversaire a une main plus faible que la votre mais cela peut aussi l'amener à jeter sa petite paire ou une paire sur le tableau.

Comment à l'inverse obtenir une carte gratuite?

Retournons la situation et donnons-nous la main de tirage, nous sommes désormais intéressés par une carte gratuite ou pas chère. Rappelons en ce sens une technique utilisée par quelques joueurs:
- Si vous êtes au bouton (dernier à parler ou miser), doté d'une main avec un bon tirage, relancer donc la mise de votre adversaire au flop. Idéalement, il passera, mais s'il suit et check sur le turn, vous pouvez parler derrière et vous assurer alors une carte gratuite.
- Bien entendu il s'agit d'un jeu très risqué. Si votre adversaire vous sur-relance au flop, vous avez récolté l'effet inverse et rendu les mises très chères pour votre tirage. Il est préférable de réaliser ce coup lorsque vous sentez que la main de votre adversaire est assez faible pour être jetée ou assez marginale pour qu'il ralentisse sa façon de jouer le pot.

Astuce

Il y a une « technique » commune que vous pouvez rencontrer en jouant en live, si vos adversaires espèrent une carte gratuite. Ils tiennent leurs jetons quand c'est à vous de jouer pour vous empêcher de miser. Observez ce « tell » chez vos adversaires et lisez notre article sur La psychologie des Chip Tricks, pour ne pas être tenté d'en faire de même!