les tells

Vous avez la technique qui tue au hold'em ? Vous êtes un champion du triple draw ? Exprimez vous...

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nodread
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les tells

Messagepar nodread » Vendredi 07 Décembre 2007 17:28

voici un article issu de LIVE POKER parlant des tells et autres aspects physiques des joueurs a une table

le lien : http://www.livepoker-mag.com/art.9.html

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Par Emilie BINOIS

Aujourd’hui, Live Poker décode pour vous le langage du corps. Ces mimiques, gestes et autres petites phrases, bref, ces signes qu’on appelle les tells. Apprenez à déchiffrez ceux de vos adversaires et à maîtriser les vôtres pour lire sans être lisible.

Lunettes noires, casquettes enfoncées jusqu’aux oreilles et mines impénétrables… Bienvenue autour d’une table de Poker. Pourquoi un tel attirail ? A quoi servent ces efforts de tous les instants ? A masquer ce que les Anglo-saxons nomment couramment les tells ; ces comportements, réactions physiques, tics et autres manies susceptibles de trahir les joueurs, et de renseigner leurs adversaires sur les cartes qu’ils ont en main. Il s’agit, autrement dit, du langage du corps. Objet de science, ce langage qui s’exprime souvent de manière inconsciente enseigne quelques éléments très profitables aux joueurs de poker.

Les psychologues et autres experts de la gestuelle estiment ainsi que 60% de notre communication n’est pas verbale : elles passe par notre corps. À titre d’exemple, notre visage, à lui seul, peut traduire jusqu’à 250 000 expressions différentes. C’est dire l’importance de ce que l’on peut émettre et transmettre à travers nos moindres gestes, mimiques ou attitudes. Reste à savoir les détecter. Et bien les interpréter ! Dans une partie de poker, les débutants jouent uniquement sur les probabilités, les cartes qu’ils ont en main. Ils négligent souvent l’aspect « psychologique », qui fait pourtant toute la finesse et la complexité de ce jeu. Les joueurs avertis, en revanche, jouent autant en fonction de ce que l’adversaire dégage que la valeur de ses cartes. Petit guide pour décrypter les signaux les plus imperceptibles qu’envoient vos adversaires.

Les tells corporels

Ceux-là sont généralement involontaires. Pour les identifier, il faut observer attentivement les autres joueurs. Une démarche qui, avant d’être fructueuse, peut prendre du temps. Mais au bout d’un certain nombre de mains, vous décèlerez forcément quelques-unes des manies de vos adversaires. Pour cela, prenez garde à ne pas vous jeter sur vos cartes aussitôt qu’elles sont distribuées : du coin de l’œil, observez les réactions des joueurs lorsqu’ils découvrent les leurs. Soyez également attentifs aux propos de vos adversaires. Au fil du temps, ils vous donneront de bonnes indications sur leur jeu, ou du moins leur état d’esprit. Un bavard se tait subitement ? Gare ! C’est le signe infaillible qu’il vient de découvrir des cartes extrêmement fortes.

Tout d’abord, la posture générale. Un joueur qui se porte vers l’avant, assis sur le rebord de sa chaise, indique de la faiblesse. Au contraire, un joueur confortablement calé dans sa chaise, attendant patiemment et les bras croisés que son adversaire se décide à le payer, dénote une grande force.

Regarder ses jetons. C’est l’un des tells les plus universels et les plus faciles à identifier. Si vos adversaires y jette un œil immédiatement après avoir découvert ses cartes, il est probable qu’il soit satisfait de son jeu. Il anticipe déjà son ouverture ou sa relance en estimant le nombre de jetons qu’il possède. Idem si le joueur observe ses jetons après le flop : cela peut signifier que celui-ci lui convient, et qu’il s’apprête à miser. En revanche, s’il regarde vos jetons, il y a de grandes chances pour qu’il jette finalement ses cartes. « Protéger » ses cartes, en posant ses mains ou ses jetons dessus, par exemple, est également un signe que l’on possède une bonne main.

L’anxiété est un autre tell qui se décèle aisément. Les mains se mettent à trembler, la respiration s’accélère, la voix se fait plus aiguë…
Ces signaux sont faciles à détecter, mais leur interprétation est plus hasardeuse. En effet, selon les individus, cette nervosité peut se manifester soit suite à un bluff, soit en raison d’une main très forte !

A vous de faire la différence, en fonction de la personne à laquelle vous avez affaire, de sa personnalité et de sa façon de jouer ; de ce que vous avez déjà pu apprendre à son sujet. Sachez néanmoins qu’une respiration saccadée ou des mains tremblantes sont presque toujours les signes d’une excitation, donc d’un gros jeu. A l’inverse, un joueur qui retient son souffle tente inconsciemment de se faire tout petit pour éviter un call.

Enfin, et surtout, observez le regard de votre adversaire : ne dit-on pas que les yeux sont le reflet de l’âme ? Vous lirez dans ses yeux l’assurance ou le doute, le défi ou la crainte. Méfiez-vous d’un adversaire qui relance fortement, et vous regarde droit dans les yeux, ignorant presque le flop. Car ce comportement dénote souvent une très forte main. A l’inverse, un adversaire qui, impassible, garde les yeux rivés sur le pot, fait montre d’une certaine fébrilité. Il cache sans doute un bluff.

SOS acteurs

Ces tells là sont à prendre au premier degré quand vous êtes face à un débutant. Mais face à des joueurs rusés et expérimentés qui connaissent tous ces tells, il va falloir vous méfier ! Car ces derniers s’en serviront contre vous, en vous faisant un cinéma de tous les diables. Certains iront même jusqu’à feindre certains tells pour tromper l’adversaire. En la matière, il existe un principe de base, que nous devons à Mike Caro, l’auteur de la bible sur les tells* : « paraître faible signifie être fort, et paraître fort signifie être faible ». Le poker étant le jeu de camouflage et d’esbroufe par excellence, les joueurs les plus avertis auront tendance à laisser transparaître le contraire de ce que suggère en réalité leurs cartes : simuler la faiblesse et la crainte alors qu’ils ont une main très forte ; feindre une inébranlable assurance en plein bluff. Méfiez-vous : les « pros » excellent à ce petit jeu ! Les plus sournois iront jusqu’à « sous-jouer » leurs mains. Faites donc particulièrement attention à un adversaire qui suit « mourant », mais qui suit quand même, pour finalement vous relancer au turn ou à la river.

De même, un joueur qui hausse les épaules tout en suivant votre mise est sans nul doute très dangereux. Les phrases du type : « je ne sais pas pourquoi je suis… », ou encore « je suis fatigué, je voudrais bien rentrer chez moi… », sont autant de pièges qu’il faut tâcher d’éviter. De manière générale, un adversaire qui semble se désintéresser de la partie alors qu’il en est encore possède la plupart du temps une main très forte. Peut-être bien la main maximum…

Un sourire forcé, une affabilité soudaine ou, au contraire, une subite arrogance ? Votre adversaire veut faire croire qu’il est à l’aise et confiant en ses cartes. Pour vous intimider, il vous regardera fixement, la tête inclinée vers l’avant, l’air quasi menaçant. Et aura d’ailleurs tendance à manipuler ses jetons pour vous obliger à penser qu’il est prêt à suivre votre mise, voire à surenchérir. L’objectif étant bien évidemment de vous effrayer pour vous inciter à passer. Dans ces cas-là, vous pouvez être à peu près sûr de votre coup ! Par contre, si votre adversaire fait mine de vouloir jeter ses cartes en affichant une moue dubitative, il y a tout lieu de se méfier : c’est une manière subtile de vous encourager à miser.

Intoxication verbale

Si les propos des uns est des autres sont une mine d’informations – conscientes ou inconscientes – inestimable, il ne faut toutefois pas se laisser « intoxiquer » par ses adversaires. Car les bons joueurs le savent : le meilleur moyen de faire disparaître la poker face** d’un adversaire, c’est de lui parler. De le cuisiner. Les phrases les plus courantes en l’espèce étant : « Tu veux que je te paye, ou pas ? », « Tu as l’As, hein ? » etc. C’est d’ailleurs l’une des grandes forces d’un champion comme Phil Hellmuth ou Daniel Negreanu. En discutant quelques instants avec leurs adversaires, ils arrivent à les cerner avec une précision proprement ahurissante. C’est ainsi que lors d’un tournoi, Phil a couché une paire de Rois face à une sur-relance ; après avoir posé quelques questions à son adversaire, l’air de rien, il lui montre ses Rois et les jette en lui disant : « C’est bon, regarde, je jette ma paire de Rois. Maintenant, montre-moi tes As ». Son adversaire, soufflé, ne put que s’exécuter et lui montra effectivement ses deux As noirs ! Du très grand art…

Sans être un champion (ou un devin !) de l’envergure de Phil Hellmuth, il faut toujours essayer d’en faire dire à votre adversaire plus qu’il ne veut en avouer. Avant de vous précipiter pour payer une enchère, que ce soit avant ou après le flop, prenez le temps de lui faire la causette, de votre ton le plus courtois. Vous parviendrez très certainement à lui arracher le mot ou la grimace de trop, qui vous conforteront dans votre call, ou au contraire vous persuaderont qu’il vaut décidément mieux jeter vos cartes.

Demandez à tous ces acteurs qui se sont entichés du poker : il y a une raison à cela. Entre la possibilité de bluff et celle de simuler, le poker est finalement la meilleure école de cinéma au monde. A vous de « jouer »…

* Caro’s Book of Poker tells, de Mike Caro, Cardoza Publishing, 2003.
Le livre le plus complet jamais écrit sur le sujet, il décrit près d’une centaine de tells, classés par catégorie, avec la réaction la plus appropriée (se coucher, suivre, relancer).
** Poker face : se dit d’une mine impénétrable, impassible.

Comment masquer les tells ?

Vous avez remarqué des tics chez certains joueurs ? Vous avez décelé leurs tells spécifiques ? Parfait. Mais dites-vous bien qu’ils ont sans doute aussi détecté les vôtres ! Ne faites donc pas l’économie d’un petit bilan personnel.

Première recommandation : demandez à un ami de vous observer pendant le jeu. Il vous dévoilera des aspects de vous même qui risqueraient bien de vous surprendre !

Secundo : si la plupart des joueurs (même d’un niveau moyen), parviennent à maîtriser correctement leurs expressions faciales, il est en revanche bien plus compliqué de dominer un tremblement de voix, ou un changement d’intonation ; il est donc recommandé, en cas d’anxiété due à un bluff ou en cas d’excitation due à un gros jeu, de rester silencieux. De même, ne changez pas subitement de conversation. Ne passez pas non de la volubilité à un silence synonyme de concentration, et donc d’une main forte.

Enfin, maîtrisez vos mains : ne les frottez pas, ne les tordez pas. Ne vous tenez pas la tête, ne vous rongez pas les ongles. L’idéal est encore de garder ses mains à plat, sur la table, en toute circonstance.
Au final, la clé de l’« illisibilité » de votre jeu résidera dans la constance à toute épreuve de votre comportement. Restez donc calme, concentré, aimable mais distant, et vous deviendrez l’adversaire le plus obscur qui soit.

D’autres tells sur le Net

Impossible d’observer la gestuelle de vos adversaires dans les parties en ligne ! Il n’en reste pas moins que, même sur la Toile, on peut glaner des indices précieux.

En premier lieu grâce à la chat box, l’espace réservé à la communication écrite. Tous les sites en sont pourvus. Selon les commentaires de vos adversaires (détachés, enjoués, acides ou excédés), vous pouvez vous faire une idée de leur état d’esprit, de leur éventuelle fébrilité ou, au contraire, de leur assurance. Par exemple, méfiez-vous d’un adversaire qui vous met au défi de payer sa relance : celui-là joue sur votre orgueil pour mieux vous prendre vos jetons. De façon générale, chatter à une table virtuelle peut et doit s’apparenter à une discussion que l’on aurait autour d’une table bien réelle, avec pour objectif de recueillir toutes les informations possibles sur les mains de vos adversaires.

Un autre indice à ne pas négliger : l’usage des commandes « call any » (tout suivre), « raise any » (tout relancer), etc., qui permettent de programmer une action de jeu avant que se soit à votre tour de « parler ». La plupart du temps, seuls les débutants les utilisent : car les grands joueurs ne prennent jamais une décision indépendamment de leur position, des actions des autres joueurs et du flop. C’est pourquoi il faut vous méfier quand vous avez affaire à ce genre de situation : un débutant est quelquefois plus difficile à lire qu’un pro dans la mesure où son comportement est imprévisible, voire erratique. Néanmoins, il existe quelques signes qui ne trompent pas : un joueur « en tirage » (couleur, quinte) aura tendance à utiliser le bouton « call any » ; celui qui a une main forte abusera quant à lui du « raise any ».

Enfin, un autre tell, et pas des moindres : le temps de réflexion. Un joueur qui vous fait languir, voire suer avant de vous relancer a le plus souvent une main très forte, voire the nuts ; cette longue pause est destinée à vous faire croire à un bluff ou à une mise désespérée. Mais un adversaire qui réfléchit longuement avant de payer votre mise est le plus souvent en tirage. Si la river donne une possibilité de couleur ou de quinte, soyez donc vigilant.
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