Le discour du président ... Qu'est ce qu'il y a dedans ?

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epsimax
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Messagepar epsimax » Jeudi 06 Décembre 2007 15:35

panpan a écrit :La consommation des ménages est l'un des facteurs primordiaux de la croissance, il n'y a pas de secrets...


Alors pour faire simple : la consommation et en particulier des ménages est un facteur secondaire de la croissance. D'ailleurs la consommation des ménages se porte bien comparé à l'année dernière ou a quelques années.

Pour répondre plus longuement, je vais reprendre ce qui avait été dit en 2005 quand on pouvait voir le bilan du ministaire d’un certain Sarkozy…

« Explosion de joie chez les conjoncturistes –et dans les milieux gouvernementaux : l’année 2004 s’est achevée sur la publication de chiffres optimistes : la consommation serait en nette reprise. Il n’en faut pas plus pour que certains en concluent que la reprise est à nouveau là et que la France va battre des records de croissance. Mais une analyse plus rigoureuse montre d’une part que la reprise de la consommation est en trompe l’œil, d’autre part qu’elle ne suffira en aucun cas à faire redémarrer l’économie, car ce n’est pas la consommation qui en est le véritable moteur…Certains observateurs veulent y voir l’effet des mesures SARKOZY du printemps. On se souvient que le ministre de l’économie de l’époque avait organisé une défiscalisation des donations, ainsi qu’un déblocage anticipé de l’épargne salariale, dans l’espoir, bien keynésien, d’une reprise de la demande de consommation (grâce au recul de l’épargne). Il est vrai qu’il semble que 3 à 4 milliards d’épargne se soient transformés en consommation.
Mais le ministre avait oublié que nous étions dans une économie ouverte, dans laquelle nos entreprises ne sont pas suffisamment compétitives en raison des charges auxquelles elles sont soumises. Résultat : s’il y a bien eu une (petite) reprise de la consommation (3 ou 4 milliards, c’est bien peu de chose), celle-ci s’est portée sur les produits étrangers et a provoqué une hausse sensible des importations (tandis que nos exportations stagnaient) : résultat, comme à chaque fois que l’on essaie de relancer par la consommation en économie ouverte, cela s’est traduit par un déficit de notre commerce extérieur et ce sont les économies étrangères qui ont été relancées par la politique de Nicolas SARKOZY. Un beau succès, dont nos partenaires commerciaux nous remercient.
Mais une telle politique, sans aucun effet sur notre croissance réelle, n’a de toutes façons qu’un temps. Le principal effet, outre la hausse des importations de biens de consommation, a été la chute du taux d’épargne, qui est passé de 15,9% à 15,4%. Or il faut être keynésien pour croire que c’est une bonne nouvelle, comme si l’épargne était une chose nuisible ou comme si elle était faite de thésaurisation (les Français cachant leurs euros sous leur matelas).
Or de nos jours l’épargne est intégralement placée, en banque, en bourse ou auprès d’organismes spécialisés. Cette épargne des ménages sert à financer l’économie et avant tout sert à financer les déficits publics croissants et les investissements productifs des entreprises. Moins d’épargne au moment où l’Etat s’endette de plus en plus, puisque les déficits publics s’envolent, cela signifie moins d’argent pour financer les investissements productifs. Or ce sont eux -et non la consommation- qui constituent le vrai moteur de la croissance. Car les investissements d’aujourd’hui, c’est la croissance et c’est l’emploi de demain.
La reprise de la consommation est donc artificielle et porte avant tout sur des produits étrangers. Elle ne sera qu’un feu de paille sans lendemain (ce qui se voit), qui pénalisera l’investissement (ce qui ne se voit pas). »


J'avais vu une analyse assez poussé sur l'effet de la relance de la consommation dans une économie ouverte, rédigé par un ancien prix nobel qui été assez critique... Sa vision des choses est d'ailleurs repris aujourd'hui par la majorité des experts... Forcément aujourd'hui il suffit de constater les faits.
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Thomas
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Messagepar Thomas » Jeudi 06 Décembre 2007 16:27

backtattoo a écrit :
Thomas a écrit :
Le pessimisme et le nombrilisme français m’exaspèrent, quand redeviendrons-nous fiers de notre pays et de nos valeurs initiales ? A la liberté de la Révolution Française nous avons préféré l’égalitarisme, c'est-à-dire le nivellement par le bas, et forcément on trouve toujours plus de fossés entre les différentes catégories sociales.


alors là, je rêve!! tu refais l'histoire de la révolution française!!!
tu fais un discours parfaitement Sarkosien en faisant un amalgame de termes.

Donc pour résumer ta pensé, en souhaitant l'égalité de statut entre citoyens, nous avons régressé : il aurait mieux valu devenir seigneur ou duc ou baron, dés la naissance!!! c'est vrai quoi nous nous sommes rapproché des gueux et non de l'élite!!

explique comment on peut etre complètement dans la liberté si on n'est pas dans un état égalitaire pour les citoyens, les hommes???? Tu préfères le système de castes en Inde?


Quel amalgame des termes ?

Quand je parle d'égalitarisme je ne parle pas d'égalité des chances. Je dis tout simplement qu'à vouloir mettre tout le monde au même niveau et bien on prend à celui qui réussit pour donner à celui qui ne réussit pas. Tout le monde doit être au même niveau. Du coup ça enfreint à la liberté de celui qui veut entreprendre. En effet on l'empêche de réussir, de s'élever, on tire la société vers le bas.

Je suis pour une démocratie libérale, où chacun a sa chance de réussir et où on n'empêche pas de réussir au nom de l'égalitarisme et de la médiocratie.
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Messagepar backtattoo » Jeudi 06 Décembre 2007 16:40

Ce que je ne comprend pas c'est qui a dit que les franais tendait vers la médiocratie??
Certes, je comprends ton utilisation politique du mot égalitarisme ( que dénonce comme il se doit tout bon libéral), notion politique et sociale de gauche.

Mais pour moi, l'égalitarisme, c'est ça :

"L'égalitarisme est le fait de considérer que chaque être humain est égal, qu'importe sa race, sa religion, son sexe, son orientation sexuelle, etc. L'égalitarisme est le fait de reconnaître les différences qui existent chez l'autre sans le discriminer pour ses différences. Ainsi, chaque être humain doit avoir les mêmes droits au sein de la société"


Source Wikipédia.

Ou est le nivellement vers le bas dans cette notion???

Je constate également que l'emploi de ce mot a fait son retour depuis que Sarko l'a employé dans un discour à Charleville Mézières :

Accepter la logique de l’égalitarisme c'est du socialisme. Et je ne suis pas socialiste.
Il faut sortir de cette logique absurde du nivellement qui tire toute la société vers le bas en l’amputant de tous ses talents, en la privant de ses jeunes les mieux formés, les plus entreprenants, les plus imaginatifs, les plus audacieux.
Il faut sortir de cette politique qui consiste à déshabiller Pierre pour habiller Paul. Il faut sortir de cette double impasse de la politique qui punit la réussite et de la politique du chacun pour soi.


source : ump.org, Discours Charleville-Mézières (18/12/06).

Le jour ou on est à la même table, interdit de parler politique ;-)
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Messagepar Thomas » Jeudi 06 Décembre 2007 16:58

backtattoo a écrit :Ce que je ne comprend pas c'est qui a dit que les franais tendait vers la médiocratie??
Certes, je comprends ton utilisation politique du mot égalitarisme ( que dénonce comme il se doit tout bon libéral), notion politique et sociale de gauche.

Mais pour moi, l'égalitarisme, c'est ça :

"L'égalitarisme est le fait de considérer que chaque être humain est égal, qu'importe sa race, sa religion, son sexe, son orientation sexuelle, etc. L'égalitarisme est le fait de reconnaître les différences qui existent chez l'autre sans le discriminer pour ses différences. Ainsi, chaque être humain doit avoir les mêmes droits au sein de la société"


Source Wikipédia.

Ou est le nivellement vers le bas dans cette notion???

Je constate également que l'emploi de ce mot a fait son retour depuis que Sarko l'a employé dans un discour à Charleville Mézières :

Accepter la logique de l’égalitarisme c'est du socialisme. Et je ne suis pas socialiste.
Il faut sortir de cette logique absurde du nivellement qui tire toute la société vers le bas en l’amputant de tous ses talents, en la privant de ses jeunes les mieux formés, les plus entreprenants, les plus imaginatifs, les plus audacieux.
Il faut sortir de cette politique qui consiste à déshabiller Pierre pour habiller Paul. Il faut sortir de cette double impasse de la politique qui punit la réussite et de la politique du chacun pour soi.


source : ump.org, Discours Charleville-Mézières (18/12/06).

Le jour ou on est à la même table, interdit de parler politique ;-)


Je suis d'accord que chaque homme doit avoir les mêmes droits, mais ça c'est de l'égalité. Wikipedia vont pas très loin dans leurs définitions et ne s'arrêtent qu'à la définition de droit.

La réelle définition de l'égalitarisme est la suivante :

"L'égalitarisme est une doctrine politique qui professe l'égalité absolue de tous les hommes, sous tous les aspects : civil, politique, économique, social... et qui tente de la réaliser dans les faits."

C'est à dire que tout le monde a le droit d'avoir autant que l'autre, c'est la base du communisme quand même, qui a bien été mis en place dans des systèmes de privation de libertés.

Et c'est bien ce que je reproche à notre pays, c'est de tendre vers cette pensée. Tout le monde doit être égaux alors on redistribue du haut vers le bas, du coup ça décourage ceux du haut qui au mieux se barrent à l'étranger. Pour moi on est bien dans un système de médiocratie de nivellement vers le bas. Y a qu'à regarder ce qu'on prend à un salarié au nom de l'égalité sociale pour comprendre le nivellement vers le bas.
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Messagepar backtattoo » Jeudi 06 Décembre 2007 17:12

Excuse moi Thomas, mais il n'existe de définition universelle, incontestable.

Voici d'autre définition d'égalitarisme : Système social où l'égalité entre les individus est prônée. On peut distinguer entre l'égalité de « droit » et l'égalité de « fait ». Claude Bélanger.

De plus, quand tu cites une source, il est utile de tout citer, et non pas uniquement ce qui interesse :

Ta définition je l'ai trouvé, et voici la suite :

On peut distinguer :

* un égalitarisme "minimal" qui se limite à l'égalité des droits, l'égalité des chances ou des "opportunités et qui est le fondement de la méritocratie.

Dans son ouvrage "La société ouverte et ses ennemis", le philosophe britannique Karl Popper (1902-1994) définit l'égalitarisme en tant que rapport entre l'individu et les institutions et non comme un rapport entre individus : "L'égalitarisme veut que tous les citoyens soient traités impartialement, sans qu'il soit tenu compte de leur naissance, de leurs relations ou de leur fortune. En d'autres termes, il ne reconnaît aucun privilège naturel,..."
Quelles que soient leurs races, leur religion, leur sexe, leur mode vie, leur orientations sexuelles, les hommes sont considérés comme ayant les mêmes droits. Seule l'utilité sociale permet de justifier les distinctions entre individus : responsabilité, reconnaissance, rémunération...
Le droit à la différence est reconnu mais n'entraîne pas de différence dans les droits.

* un égalitarisme "absolu", celui de l'uniformité, de l'égalité des résultats et des traitements.
L'égalité des droits est considérée comme un leurre, comme l'alibi des "mieux lotis", ne se traduisant pas par une égalité réelle que seule la loi peut favoriser. L'égalitarisme a trouvé sa forme extrême dans les régimes communistes totalitaires du XXe siècle. L'individualisme était rejeté au profit d'une uniformisation du traitement. Cet égalitarisme peut aller jusqu'au refus de l'altérité, de la différence, de la complexité de la vie, et devenir une atteinte à la liberté en empêchant l'homme de s'élever et en allant à l'encontre de ses aspirations naturelles, l'individualisme en particulier.

La méritocratie, gagner plus en travaillant plus, ce n'est pas ce que prone les libéraux???? :wink:

Il va de soit que je tend à un égalitarisme minimal tendant vers la méritocratie ; et non un égalitarisme total tendant vers le communisme!!
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Messagepar Thomas » Jeudi 06 Décembre 2007 17:19

backtattoo a écrit :
La méritocratie, gagner plus en travaillant plus, ce n'est pas ce que prone les libéraux???? :wink:

Il va de soit que je tend à un égalitarisme minimal tendant vers la méritocratie ; et non un égalitarisme total tendant vers le communisme!!


Ha ba du coup on est enfin d'accord sur quelque chose wink: :wink:
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Messagepar backtattoo » Jeudi 06 Décembre 2007 17:24

LOL!! :wink:
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Messagepar epsimax » Jeudi 06 Décembre 2007 17:52

panpan a écrit :
epsimax a écrit :Quand on voit Airbus qui dit devoir produire dans la zone $ pour rester compétitif... Pourquoi nos voisin comme les Allemand ne voit pas l'euro fort comme un problème si insurmontable?


"Tous les économistes sont d’accord : l’industrie française souffre d’un problème de positionnement qui la rend plus vulnérable aux chocs macroéconomiques, comme le renchérissement de sa monnaie, contrairement à sa voisine d’outre-Rhin, plus spécialisée sur des produits à forte valeur ajoutée. « L’industrie allemande s’est fortement délocalisée ces dernières années. Sa compétitivité s’est aussi améliorée grâce aux gels de salaires, ce qui lui a en plus permis de monter en gamme et de se différencier encore plus des autres », note Philippe Waechter, directeur des études économiques chez Natixis Asset Management.
À l’inverse, pour gagner ou tout simplement conserver des parts de marché, les entreprises tricolores sont contraintes de réduire leurs marges, ce qui pénalise, in fine, les investissements à venir. Bref, un cercle vicieux.

Résultat, l’industrie allemande recommence à créer des emplois, alors que la France continue d’en détruire. Selon les calculs de Patrick Artus, directeur de la recherche chez Natixis, l’Allemagne aurait même besoin d’un euro fort, dans la mesure où elle importe beaucoup de biens intermédiaires et de composants pour ses industries manufacturières.

« L’Allemagne est finalement plus dépendante de l’évolution de la croissance mondiale que de l’euro », souligne Denis Ferrand, chez Rexecode. D’où, d’ailleurs, les premiers signes d’inquiétude qui sont apparus à la rentrée en Allemagne après les secousses financières de l’été aux États-Unis et les menaces d’un ralentissement de l’économie américaine. Selon la presse allemande, le gouvernement s’apprêterait ainsi à réviser à la baisse sa prévision de croissance pour 2008, passant de 2,4 à 2 %."

extrait de: http://www.la-croix.bayardweb.com/artic ... rubId=1096


Moi j'aime bien, la vison que les allemand ont d'eux même :


"Champion du monde de l’exportation

La vie économique de l’Allemagne est, comme pratiquement aucun autre pays industrialisé, empreinte d’un caractère international. Un euro sur trois est réalisé grâce aux exportations ; un emploi sur quatre pratiquement dépend du commerce extérieur. L'excédent du commerce extérieur allemand s’élevait en 2003 à 129 milliards d’euros. L’Allemagne est le champion du monde de l’exportation de produits – devançant même les Etats-Unis.

La haute compétitivité internationale de l'Allemagne apparaît très distinctement dans l’importance et la croissance rapide de l’exportation de produits. L’augmentation des investissements directs consentis par des entreprises internationales en Allemagne souligne également la bonne situation de l'économie allemande.

Les principaux partenaires commerciaux de l'Allemagne sont les pays industriels occidentaux. Les relations commerciales les plus étroites sont à cet effet entretenues avec les membres de l'Union européenne, avec lesquels l'Allemagne réalise plus de la moitié de son chiffre d'affaires du commerce extérieur. Presque 72 pour cent des exportations allemandes restent dans l'espace européen ; 71 pour cent des importations allemandes proviennent également de l'Europe. La France est également restée, en 2003, le partenaire commercial le plus important. Les Pays-Bas et les Etats-Unis la suivaient pour les importations. Les principaux acheteurs de produits et services allemands sont, après la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Les Etats d’Europe Centrale et d’Europe de l’Est – notamment la Pologne, la République Tchèque et la Hongrie – prennent également une importance croissante dans le commerce extérieur allemand...

...L'industrie allemande présente un très vaste spectre et occupe, dans le monde entier, une position prépondérante dans de nombreuses branches. L'Allemagne est le troisième plus grand producteur automobile du monde, plus de 70 pour cent des véhicules qui y sont produits sont destinés à l'exportation. Le secteur de la construction de machines et d’installations auquel la plupart des entreprises de l'industrie allemande appartiennent, est également d'une importance internationale considérable.

L’Allemagne est également leader du monde dans le domaine de l’industrie chimique. La technologie de l’utilisation des énergies renouvelables ainsi que l’informatique et la biotechnologie font également partie des branches allemandes les plus innovatrices avec des taux de croissance supérieurs à la moyenne."



Voilà les plus importante raison pour laquelle l'Allemagne ne souffre pas de l'euro fort:
-elle achète et vend en zone euro.
-elle investit dans les domaine où elle peut créer de la plus value par rapport aux autres.

L'allemangne a délocalisé massivement? Oui, mais nous aussi d'ailleurs... L'allemagne garde pourtant énormément de chaine de montage au pays. L'industrie dans son ensemble même si elle a externalisé a su garder une base solide au pays... la base qui crée la plus value. Délocaliser oui, mais délocaliser intelligement c'est mieux. En france on a oublié la deuxième partie. Rien ne nous empêche de rendre les usines compétitives, d'investir dans les secteurs clé... Mais on préfère pleurer sur les taxe, l'euro fort (qui permet d'avoir moins cher les matière première), le manque de compétitivité plutôt que de réagir. On a 20 ans de retard sur l'Allemangne... et si on laisse les industrie s'externalisé en masse on aura bientôt plus rien.

En quoi les propositions de Sarkozy vont elle permettre de rattraper notre retard? En quoi relancé la consommation va t'il permettre de relancer nos entreprise pour obtenir la croissance? En quoi à part si la croissance économique mondial nous remet d'elle même à flot, les propositions de notre gouvernement vont elle avoir un impacte réel et favorable?
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UnderTheGun
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Messagepar UnderTheGun » Jeudi 06 Décembre 2007 18:24

Surtout sachant ca, c'est un grand gachis....http://www.journaldunet.com/economie/in ... ndex.shtml
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Benjamini
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Messagepar Benjamini » Jeudi 06 Décembre 2007 18:37

Je viens de voir le sujet avec un wagon de retard, mais je vais y aller de ma petite et modeste contibution, tout au moins concernant les sujets sur lesquels je peux m'exprimer sans trop dire de conneries (et ça c'est pas gagné) :

Tout d'abord comme beaucoup je fais des constats :
- Erosion du pouvoir d'achat en accélération : les couts que l'on doit supporter pour nos besoins primaires (logement, nourriture, habillement) occupe une part de plus en plus large dans nos budgets.
- Systéme de couverture sociale à la limite du dépot de bilan : aujourd'hui les recettes (une grosse part des impôts directs et indirects) ne couvrent que les intérêts de la dette. Un ménage dans cette situation est déclaré insolvable et mis en interdit bancaire.
- Systéme de retraite au bord de l'implosion : accroissement de l'espérance de vie, arrivée massive d'actifs à la retraite... il est aujourd'hui impossible de pouvoir financer les retraites à venir par l'unique systéme de répartition.
- croissance extra-molle, voir nulle, voir même pire... rapide calcul, on nous parle toujours du taux de croissance du PIB et on se gargarise d'une belle croissance à 2% (voir 1,8%) .... oui, mais et l'inflation dans tout cela ! Je vous laisse calculer la croissance réelle... ça laisse reveur ! Je sais je suis en train de vous plomber votre journée, manque plus que "La marche funébre" de Chopin en fonds musical et après on part à la recherche d'une poutre avec la corde à la main ! Non, soyons optimiste et réaliste... en tout cas j'essaye au maximum de l'être !

Bref, cette liste pourrait être complétée par nombre de vos post tout aussi interessants les uns que les autres, mais tout le monde en convient : "Le médecin qui nous soigne nous dit que nous sommes bien malade". Pour ce qui s'interesse quelque peu à l'histoire économique notre situation n'est pas sans rappeller la situation Canadienne au début des années 90. Regardez ce pays aujourd'hui : taux de croissance à faire palir les USA, systeme de santé préservé, taux de plein emploi atteinds (manque même de main d'oeuvre) et encore mieux.... le climat social est au beau-fixe. Ce changement radical n'est pas le resultat d'un coup de baguette magique mais simplement le fruit de 7 années d'austérité.

Alors oui, même si je ne suis pas d'accord avec tout ce qui est fait, pas d'accord également avec des amalgames ethniques plus que borderline, je ne peux en revanche que féliciter ce qui est mis en oeuvre du point de vue économique et des petites phrases ici et là comme "pas de cadeaux de noel", "les caisses sont vides"... enfin une vision réelle de notre situation éco . Jem'explique :

- Bouclier fiscal : j'ai vu un post "stigmatisant" les chèques envoyés par le trèsor public aux contribuables. Avant de vous insurger contre les riches qui recupére des impots savez-vous précisement le fonctionnement de ce dispositif fiscal ??????? En quelques mots, ce dispositif protége le contribuable contre les dérives fiscales. En effet, ce bouclier garanti aujourd'hui que vous ne donnerez pas plus de 50% de vos revenus nets en impot (revenu, taxe fonciere et ISF). Ca vous parait abérant vous ? Moi je trouve cela carrement normal. Imagez maintenant votre situation, vous prenez votre revenu net (net j'ai dit) et vous divisais par 2... combien vous reste t'il ? Voilà, maintenant pyez votre logement, votre nourriture etc... c'est si abérant que ça ?

- Loi TEPA du 21 Aout 2007... c'est quoi ce bazard me dirait vous ? Tout simplement la loi sur le Tavrail-Emploi-Pouvoir-d'Achat ! Hein quoi, ils ont déjà fait des choses pour le pouvoir d'achat et en plus sans effet d'annonce ! Allez tour d'horizon rapide en particulier des thèmes que je suis censé maitrisé : amélioration du bouclier fiscal (cf plus haut), défiscalisation des heures supp' (un peu complexe à mettre en oeuvre), instauration (à venir) d'un impot à minima (plus moyen d'echapper complétement à l'impot et en particulier si l'on est riche... putain la droite est méchante avec les nantis ! Et enfin le plus important à mes yeux, une VRAI réforme des succesions et des donations. Fini "l'impot mortuaire" dans la plupart des cas ! L'argent va rester dans la poche des familles et donc pouvoir être consommé ! Evidament cela va pas se voir du jour au lendemain, mais petit à petit cela va avoir son effet... plus d'info : http://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_TEPA (même si cela reste sommaire).

Bref, maintenant on rajoute l'execution publique des 35H... tout cela va dans le bons sens ! Une chose est sûre il réforme et à tour de bras et cela nous change de l'immobilisme dans le quel on a vécu durant près de 20 longues années ! Tout ce que fait notre nouveau président c'est une relance par la demande... oui la demande par le pouvoir d'achat, c'est plutot original pour un président de droite !

Mon post donnera des cheveux blancs à certain, j'en doute pas ! Mais personnellement, je préfére un capitaine de navire qui tiens la barre et affronte la tempete pour ramener l'embarquation en eau plus clémente, plutot qu'un capitaine enfermé dans sa cabine à picoler de la Corona et qui laisse son équipage sombré...
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Messagepar epsimax » Jeudi 06 Décembre 2007 22:04

On en revient toujours à la même situation qu'on pourrait caricaturé: les "pro-sarkozy" voulant nous expliquer que la france va mal et qu'il faut réagir. Stigmatisant que les "anti-sarkozy" sont pour l'immobilisme alors qu'en fait pour la plus part il sont pour le changement mais contre les erreurs dans la méthode mise en place.

Moi tous mes voisins paye l'ISF et y en a 1 qui va profiter pleinement du bouclier fiscal. C'est aussi un business man a ces heure et on parle pas mal économie. Il est d'ailleur à 100% derrière notre président ce qui permet d'avoir un beau débat d'idée. Ca le ferait bien rire de voir que tu demandes de comparer son salaire divisé par 2 avec le mien divisé par 2 :roll:
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Messagepar panpan » Vendredi 07 Décembre 2007 09:41

Regis, je ne sais pas si ton article c'est de cette année, mais mis a part peut etre le fait que les allemands achètent de plus en plus hors zone Euro, c'est clair comme explication.
Un point d'explication supplémentaire (histoire d'en rajouter une couche :P) la relation entre entreprises et université bien plus développé que chez nous. En fait dévelopé tout cours parceque chez nous c'est zéro (a ba oui, c'est le discours traditionel francais: l'université n'est pas la pour servir le privé, rapprocher les universités et les entreprises c'est la fin des filières non "productives" types sciences humaines etc...).

SinonBenj, bien sympa ton exposé (ce serait pas un peu ton métier ? :D). Ca fait plaisir quelqu'un qui parle de la "révolution" canadienne des années 90. C'est un sursaut similaire que j'esperais (secrétement) voir arriver chez nous.
"l'extrémisme ne peut conduire qu'à sacrifier la raison pour se réfugier dans l'attente désespérée de miracles politiques."
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Messagepar panpan » Vendredi 07 Décembre 2007 09:41

« Canada Cool » : une expression maintenant utilisée pour dépeindre la situation d’un pays aujourd’hui en pleine sérénité, alors qu’il était en faillite économique il y a vingt ans. C’est que les Canadiens ont réussi à réformer leur Etat, lui faisant subir une cure sévère d’amaigrissement, grâce à une politique systématique de baisse des dépenses publiques, de réduction des déficits et de la dette publique, et de baisse des impôts. Dix ans plus tard, le Canada continue à engranger les dividendes de cette politique libérale: non seulement la conjoncture y est bonne, mais on continue toujours dans la voie des baisses d’impôts et des excédents budgétaires. La dynamique des réformes est à l’œuvre.



Tous les programmes gouvernementaux ont été passés au crible

Au cours des années 80 et 90 les gouvernements successifs conservateurs, puis libéraux (au sens américain, c'est-à-dire plutôt socialistes !) ont entrepris, chacun à leur rythme, d’importantes réformes de l’Etat fédéral. Au début des années 80, la situation était assez semblable à celle de la France aujourd’hui : des dépenses publiques explosives, hors de tout contrôle, une fonction publique inefficace, coûteuse et insensible aux vrais besoins des citoyens, une dette publique colossale (68,4% du PIB, pratiquement le taux français), un service de la dette engloutissant le tiers des recettes fiscales, trente ans de déficits publics (comme en France), plafonnant à 8% du PIB, des impôts excessivement élevés. C’est au point que le Wall Street Journal parlait alors d’un « candidat honoraire au tiers-monde ». C’était aussi l’époque où les Québécois se proposaient de « quitter ce pays en faillite ».

Que s’est-il alors passé à partir du milieu des années 80 et surtout dans les années 90 ? Le gouvernement a remis de l’ordre dans l’Etat et dans les finances publiques ; il a redéfini systématiquement le rôle de l’Etat ; il a réduit puis éliminé le déficit budgétaire, réduit les dépenses, réduit la dette. Tous les programmes fédéraux ont été revus et tous ceux qui ne correspondaient plus aux besoins ont été éliminés. Sous le gouvernement libéral, 55 000 emplois publics ont été éliminés en trois ans, les programmes ont été comprimés de plus de 10 milliards de dollars, les responsabilités étant transférées au secteur privé, avec commercialisation et privatisation de nombreuses activités.

Il faut dire que les libéraux de Jean CHRETIEN avaient été explicitement élus en 1993 sur un programme de lutte contre la dérive budgétaire. En quelques années, la dette est tombée en dessous de 40% du PIB. Comment ce miracle a-t-il été réalisé ? Tout simplement parce qu’aucun programme n’a été laissé tel quel. Un comité spécial a passé tous les programmes au crible. Des décisions radicales ont été prises. Les transports publics ont été privatisés, une centaine de bases militaires fermées, les transferts aux provinces ont été systématiquement réduits, des subventions, dont certaines étaient en place depuis plus d’un siècle, ont été supprimées, comme l’aide au transport par chemin de fer vers l’Est des récoltes céréalières des plaines de l’Ouest.



« Ce service est-il du ressort de l’Etat ? »

Des regroupements ont été faits dans des structures redondantes : par exemple, pourquoi existait-il cinq instituts de géologie ? A chaque fois, la question de fond était posée : « ce service est-il du ressort de l’Etat ? ». Dans la fonction publique, un quart des postes ont été supprimés. Comme la loi fédérale ne donne pas de garantie de sécurité d’emplois aux fonctionnaires, 47 000 d’entre eux ont reçu une lettre les déclarant « excédentaires aux besoins du gouvernement du Canada » et ont été aidés à se reclasser dans le privé. Finalement, la taille de l’Etat fédéral a été ramenée à celle de 1949.

Bref, on a fait exactement le contraire de ce qui a été fait en France. Non seulement cette politique a été bonne pour la conjoncture, mais encore la dynamique lancée s’auto-entretient. Chaque ministre ne cherche pas à avoir plus de crédits, comme en France, mais chacun veut se trouver en tête pour la « bonne gouvernance ». Les mêmes journaux anglo-saxons qui critiquaient le Canada parlent maintenant du « Canada Cool ». Le taux de croissance est l’un des plus forts de l’OCDE et la croissance s’est poursuivie même lorsque les Etats-Unis ont connu une récession. Elle s’est accélérée avec la reprise américaine actuelle.

Le chômage est à son niveau le plus bas, avec 6,3% et l’inflation est sous contrôle (2,2%). La confiance est revenue, surtout depuis que la dette publique n’est plus un problème pour les générations futures. Depuis neuf ans maintenant, le budget fédéral est en excédent, situation sans équivalent dans le reste de l’OCDE. Le budget 2006-2007 présentera un excédent de 3,6 milliards de dollars canadiens (2,6 milliards d’euros) et celui de cette année a laissé un excédent de 13 milliards, ce qui donne au nouveau gouvernement une marge de manœuvre. Jamais le dollar canadien n’a été aussi haut vis-à-vis du dollar américain depuis 1978.



Multiplication des baisses d’impôts

Or il y a une dynamique des réformes et une dynamique de la vertu. Les Canadiens ont élu un nouveau gouvernement, conservateur cette fois, mais minoritaire, avec Stephen HARPER. Non seulement il compte poursuivre dans la même direction, mais encore l’excellente situation budgétaire l’incite à multiplier les baisses d’impôts. Il y aura plus de 20 milliards de dollars d’allégement fiscaux pour les particuliers en deux ans. La taxe sur la consommation canadienne (équivalent de notre TVA) passe de 7% à 6%.

L’impôt sur le capital est supprimé, tandis que les PME obtiennent une réduction importante de l’impôt sur les bénéfices. Le taux d’imposition du revenu des sociétés passera pour sa part de 21% à 19% d’ici à 2010, tandis que la surtaxe des sociétés sera supprimée à partir de 2008. Finalement, les dépenses publiques fédérales ne représenteront plus que 13% du PIB en 2007 et ont pu se recentrer sur l’essentiel (comme la sécurité ou l’éducation). Les sommes dépensées par le gouvernement pour lutter contre l’effet de serre ne sont plus à l’ordre du jour et il n’est plus question d’appliquer tel quel le protocole de Kyoto. Finalement, grâce aux excédents, la dette publique continuera à diminuer, passant à 31,7% du PIB en 2007 et à 25% seulement en 2013.

Au total, il n’y a pas de miracle canadien, mais le fruit de réformes de fond, visant essentiellement à faire maigrir l’Etat, au profit du secteur privé. Ce que nous apprend aussi l’exemple canadien, c’est qu’une fois les réformes engagées, il y a comme une dynamique de la vertu, qui permet une démultiplication des bonnes réformes. Plus on réforme tôt, et plus la suite est simplifiée, car on engrange les bénéfices des premières réformes. Plus on retarde les réformes, plus elles deviennent difficiles et douloureuses. Voilà pourquoi la France souffre.


http://www.libres.org/francais/conjonct ... a_2106.htm
"l'extrémisme ne peut conduire qu'à sacrifier la raison pour se réfugier dans l'attente désespérée de miracles politiques."
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hellboychess
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Messagepar hellboychess » Vendredi 07 Décembre 2007 10:24

"Réussir", "Profit", "Consommation", "S'élever", "Croissance", "Libéralisme", "Production", "Concurrence à tout va", "Prêt à tout pour passer devant", "Vainqueur", "Gagner plus", "Vivre mieux", "Confort de vie"... etc.

Vous n'avez pas l'impression que c'est cet ensemble égoiste et malsain qui est entrain de nous tuer à petit feu ?
Celui qui va nous amener à plus ou moins long terme à nous foutre sur la gueule (au niveau international, voire national) ?

Et à plus forte raison qui va faire crever notre planète ?

Pensez-vous réellement qu'en "tirant la société vers le bas" (ca me fait sourire d'écrire ça) on en viendrait aux mêmes résultats ?

Je pense que tout ce futile jargon mercantile et égoiste n'a d'autre finalité que d'emmagasiner un max, de profiter et de jouir à court terme, tout en ayant aucune considération pour les générations à venir ! Qu'elles crèvent ces générations futures (vos/nos enfants), ces marchands/politiques s'en branlent totalement...

Benoit (maverick) était près à travailler plus longtemps pour financer des retraites... Bel exemple de solidarité, mais insuffisant. Seriez-vous près à renoncer au "Sacré Profit", objet de tous les maux sur cette planète ? A dire je gagne ma vie correctement, quel besoin d'en vouloir plus ?
On en arrive à un point où ces 5 petites lettres viendront un jour à tous nous faire crever.
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epsimax
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Messagepar epsimax » Vendredi 07 Décembre 2007 10:27

"A écouter Airbus, l'adversaire n°1 du moment, ce n'est pas Boeing, c'est l'euro fort. « Le cours de l’euro face au dollar est une menace pour notre existence, pas dans l'immédiat, mais à long terme » s’inquiétait Louis Gallois, la semaine dernière, dans la presse allemande. Et le patron du groupe franco-allemand EADS, principal actionnaire de l’avionneur, de prévenir qu’à l’avenir une partie de la fabrication des appareils pourrait être délocalisée dans des pays de la zone dollar.
Coïncidence? Au début de cette semaine, après une commande record de 160 appareils, l’avionneur européen annonçait que 5% de la conception du futur A350 et qu’une deuxième ligne de production seraient sous-traités par des industriels chinois, suscitant de fortes inquiétudes chez les syndicats toulousains.
Alors, la production d’Airbus va–t-elle bientôt quitter Toulouse ou Hambourg pour la Chine, le Mexique ou les Etats-Unis ? Le groupe européen n'a-t-il d'autre choix que de chercher dans des pays à moindres coûts les moyens d’affronter la concurrence de Boeing, lequel produit et facture ses avions en dollars ? L’indéniable menace que représente un euro très fort pour Airbus semble en tout cas être aussi un outil politique commode au moment d'affronter quelques douloureuses réalités. A l'inverse, deux faits suggèrent que la monnaie forte ne condamne pas forcément toute production aéronautique en Europe.
Le fuselage en composite du futur Boeing 787 est ainsi produit par Alenia –groupe Finmeccanica- à Brindisi, dans le Sud de l’Italie. Mais surtout, l’américain Spirit Aerosystem, ancienne filiale de Boeing, fait partie des candidats les plus intéressés par la reprise de plusieurs des sept sites de production mis en vente par Airbus. L’américain se montre plus attiré par la régularité prévisible du flux de commandes venu d’Airbus que par les variations à long terme du cours de la monnaie européenne, que d'ailleurs nul ne peut prédire avec certitude.
Se plaindre que l’euro pèse sur le futur de la production d’Airbus en France et en Allemagne est aussi, pour Louis Gallois, une habile façon de faire pression sur la toute puissante organisation syndicale allemande IG Metall. Car, contrairement à ses homologues français, divisés, et sans réels pouvoirs de décision, la puissante confédération allemande a décidé de s'opposer de tout son poids à la cession des sites allemands prévus dans le plan de restructuration Power 8.
IG Metall, avec derrière tous les bataillons de la métallurgie allemande, est d’autant plus résolue à résister que le carnet de commandes de l’avionneur s’est abondamment rempli pour les dix ans qui viennent. Les syndicalistes allemands n’ont pas oublié que le plan Power 8 a été décidé dans l’urgence, en grande partie pour combler les deux milliards de pertes entraînés par les retards de livraison de l’A 380, plus que pour pallier une dérive de la monnaie européenne. Et les syndicalistes allemands ont toujours du mal à avaler une mesure qui pénalise leurs troupes, alors qu'elle est due à des erreurs de management. Conscient du risque de blocage général de la production aéronautique, le gouvernement d'Angela Merkel avance d'ailleurs très prudemment dans ce dossier. La cession des sites allemands, qui devait intervenir dès la fin de l’été, a déjà été repoussée à plusieurs reprises.
Enfin, euro fort ou non, Airbus doit affronter dans les années qui viennent un planning d’activité très chargé. Il faut en effet terminer la mise au point de l’A380, gros porteur dont la finalisation demandera au moins deux ans. S'y ajoute, d’ici 2013, le lancement du programme de développement de l’A350 XWB, une création d’avion qui coûtera plus de 10 milliards d’euros. Et enfin, il faut préparer l’éventuel remplacement du mono-couloir A 320 qui représente aujourd’hui près de soixante pour cent des revenus du constructeur franco-allemand. Le tout dans un contexte de production record.
C'est donc sans doute dans cet afflux de commandes et de projets qu’il faut chercher la véritable explication d’éventuelles délocalisations. Car pour réussir, Airbus devra impérativement aller chercher de nouvelles compétences d’appoint à l’extérieur, notamment en Chine ou en Russie, où se trouvent de bons gisements de savoirs aéronautiques encore inutilisés. En attendant de facturer, un jour, ses avions en euros. "

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