vivre du poker ou pas ?

[M.Rik]

Je conseille à ceux qui veulent vraiment se lancer de d'abord songer au congé sabbatique (s'il est possible). Cela permet de faire un test.

C'est clair que c'est la solution la plus simple.
Moi, je passe le pas à partir d'octobre pour 10 mois.
J'ai p'tet pas le niveau pour en vivre, mais si je n'essaye pas, je penserai toute ma vie être passé à côté de quelque chose.

Pour obtenir, un congé sabbatique, c'est simple et sans risque.
Il faut avoir travaillé 6 ans en tout (dont au moins 36 mois dans l'entreprise actuelle)
Dans les entreprises comme la mienne (+ de 200 salariés), le congé ne peut pas être refusé. Il peut juste être reporté de 6 mois maximum.
La démarche est simple : lettre recommandée avec AR au moins 3 mois avant la date du début du congé.

@Roimage : si après ils me foutent dans un placard, bah tant pis, ça pourra pas être pire que maintenant, lol

Si je reviens à mon cas, je commencerai donc le 09 octobre.
Pendant les 10 mois, je suis considéré comme faisant partie de l'effectif de l'entreprise, mais je ne perçois pas de salaire.
Par contre, je continue à toucher les primes (au prorata de mon temps de présence). Et ça, c'est la bonne nouvelle !!!
Je continue également à bénéficier de la SS et de ma mutuelle d'entreprise.
Après mes dix mois, j'ai le choix :
1/ soit ça a fonctionné et je plaque mon taf
2/ soit ça n'a pas fonctionné et là, je retrouve mon poste (ou un poste équivalent)
3/ soit ça n'a pas fonctionné et j'en ai marre de leurs gueules et je décide de changer de taf

Certains diront que je fais ma crise de la quarantaine avant l'heure (j'en ai 36)
Mais en fait, c'est une décision mûrement réfléchie et la meilleure période pour moi pour le faire :
1/ je n'ai pas d'enfants
2/ je n'ai pas de prêt en cours et j'ai un loyer dérisoire
3/ j'ai mis quelques sous de côté pour cette période
4/ ma Chérie m'encourage dans ma démarche et me dit que si il faut, on vivra à deux uniquement sur son salaire (je l'adore)
5/ j'ai des amis proches qui me soutiennent dans la démarche (et qui sont prèt à me filer un coup de main pour corriger mes erreurs)

Après la situation de Franky est sans doute différente (maison, enfants, femme, pétanque...etc)
Mais je pense que si il ne le fait pas, il aura peur d'avoir raté un truc !

Bien entendu, la vie de joueur n'est pas aussi confortable que celle d'un salarié (salaire, congés, retraite), mais elle convient sans doute mieux à des gens qui ne veulent pas se faire chier tous les jours de leur vie dans leur taf.
Des gens qui veulent vivre dans l'inconnu...
Ne pas savoir où on sera dans 6 mois
Ne pas savoir si on pourra remplir le frigo cette semaine
Etc...

Si vous programmez vos vacances 10 mois à l'avance, si vous avez des plans d'épargne je-sais-pas-quoi pour les vieux jours et si vous avez toujours le même rituel le matin, cette vie n'est pas pour vous !!!

Est-ce pour moi? On verra bien au bout de 10 mois...
Est-ce pour Francky? A lui de voir...

Note à tous les gens qui en vivent plus ou moins à l'heure actuelle, je suis ouvert à tous conseils en MP.
D'avance un grand merci

@Pragmos : c'est quoi une bankroll "conséquente" pour toi

[M.Rik]

Sinon, je relis vos posts et je crois comprendre que pour pas mal de gens, réussir gràce au poker, c'est devenir riche !!!

Moi je me pose juste la question, est-ce que je peux en vivre?

C'est à dire, est-ce que je peux avoir des revenus mensuels (moyennisés bien entendu) au moins égaux à mes revenus actuels?

[tofdherbec]

"Bon en fait je voulais juste te dire Franck, de lire l'interview d'eric Larchevèque sur le fait qu'il arrete le professionalisme." ...

Peter Easgate aussi...

[Pragmos]

Jouer au poker est mon activité principale depuis janvier. Je considère qu'un joueur est pro à partir du moment où il est sponsorisé. Ce n'est pas mon cas. Donc je préfère dire que c'est mon activité principale.

Quand je parle de bankroll conséquente, je ne mentionne pas de chiffre volontairement car ça varie selon les personnes.

Par exemple, pour M. Rik qui est entretenu par sa femme, pas besoin de bankroll

Un autre exemple, joueur pro de freeroll comme Lced, là pas besoin de bankroll non plus

[LCed10]

Un autre exemple, joueur pro de freeroll comme Lced, là pas besoin de bankroll non plus

ISPICEEEEEEEEEEEEEEEE d'enfoirééééééééééééé va
j'aurais ta peauuuuuuuuuuuuuuuuu en freeroll 104€ mdr

je l'aurais un jour je l'auraissssssssssssssssssss

mais en tout cas mon professionnalisme en freeroll fonctionne pas mal qd meme j'dois etre a 600€ 700€ de benef

mais je veux bien être sponsorisé

[epsimax]

Bien entendu, la vie de joueur n'est pas aussi confortable que celle d'un salarié (salaire, congés, retraite), mais elle convient sans doute mieux à des gens qui ne veulent pas se faire chier tous les jours de leur vie dans leur taf.

Je voulais réagir à cette phrase... Personnellement, je trouve justement comme première barrière au passage pro le faite de devoir se faire chier 8h par jour à multitabler sur le net pour gagner modestement ça vie.

Alors ce n'est pas le cas de tous le monde, Pragnos y arrive bien et certainement qu'il n'a pas cette vision du poker mais moi même si j'aime bien jouer au poker 1 fois par semaine, faire mes 35h de poker serait clairement pas un plaisir de tous les instants.

Francky pour toi faire 8 à 10h de poker par jour tu le vivrais comment? Parce que si tu plaques tous pour te lancer sans sponsoring tu passera forcément par cette étape où du poker online tu vas en manger matin, midi et soir. Faut quand même avoir la flamme pour garder motivation et jeu de qualité.

[BlackCat]

Voici le lien vers l'itw d'Eric Larchevêque : http://www.clubpoker.net/entretien-avec ... ets/n-2661

A noter aussi par rapport au sujet l'itw de Dusty "Leatherass" Schmidt, joueur Supernova Elite : http://fr.pokernews.com/news/2010/08/du ... s-5856.htm

Extrait :

Avant toute chose, procurez vous une bouteille pour faire pipi ! Je plaisante à moitié. N'écoutez pas les on-dits, presque tous les professionnels le font. Sit out de mes tables pour aller aux toilettes me coûte 200 mains à chaque fois, si l'on considère que je dois me lever puis attendre à nouveau mon tour sur 15 tables. Comme cela se produit trois ou quatre fois par jour, c'est ridicule de louper des milliers de mains par semaine, plus d'une centaine de milliers par an, uniquement pour le "privilège" de ne pas mettre mon urine dans une bouteille en plastique avant qu'elle ne finisse dans les toilettes de toute façon.

[Pierrot59496]

"Bon en fait je voulais juste te dire Franck, de lire l'interview d'eric Larchevèque sur le fait qu'il arrete le professionalisme." ...

Peter Easgate aussi...

Ouai mais bon Peter Easgate c'est 9 millions de $ de gains. On le comprend le peper.

[Christophilius]

Ça fait quelques mois que j'ai décidé de tenter l'expérience de joueur semi pro (comme Pragmos, je considère qu'un joueur pro EST sponso)

Seulement, je suis dans un contexte particulier.
J'ai bientôt 29 ans, célibataire, pas d'enfant (et pas prêt de me remettre en couple), sans attaches et après ne pas avoir réussis à conclure ma reprise d'étude, je me retrouvais sans situation professionelle.

Depuis avril et jusque la fin de l'année, le poker est mon activité principale.
Dans le pire des cas, je me retrouverai à la fin de l'année dans la même situation qu'actuellement, avec quelques mois (encore...) de perdu, je suis plus à ça prêt...

Est-ce que c'est viable sur le long terme ?

Je suis quasiment sur que non.

Pour plusieurs raisons:

- Parceque je suis encore loin d'avoir le niveau que je vise.
- Parceque je ne suis pas un bon joueur de cash game et que je n'aime pas particulièrement ça
- Parceque faire du SnG m'emmerde au plus haut point
- Parcequ'il faut une discipline que je ne suis pas sur d'avoir
- Parcequ'en étant un "spécialiste" de MTT, jouer mon A-Game ne suffira pas, il faudra qu'en plus je chatte sur le bon tournoi (celui qui me donnera mon premier gain à 5 chiffres)


Mon premier mois, j'ai terminé négatif. -150$. C'est rien mais mentalement, c'est compliqué. Ouvrir Winamax ou Pokerstars en se disant qu'il FAUT gagner des sous, parceque maintenant, c'est là dessus que tu comptes, j'ai eu deux mois difficile avec ça.
Dans un creux poker ? en bad run ? Je ne sais pas mais lorsque tu as la présomption de "tenter le poker" et que tu ne sauve ton second mois de "professionnalisme" (mouarff...) grâce à deux packages gagné pour Dublin, tu te sens très con ....
Mois de juin correct (2500$)
Juillet pourri par l'ouverture du marché français et le temps d'adaptation aux nouvelles structures ( -500€) et sauvé par le Deepstack de Namur et mon premier gain à 4 chiffres sur WAM en toute fin de mois.

La c'est sur qu'en Aout, c'est pas mal partie avec quelques perfounettes sur le net et le Sunday Surprise (au passage, mon second Gros gain "virtuel" avec le Package Monte Carlo.... j'suis l'champion quand ya pas d'argent à la clé!) mais je relativise sachant que je suis dans un pic de niveau (ces temps ci, je joue plutôt bien) et qu'en plus je run good (venez pas m'affrontez en coin flip, je gagne les bons)

Connaitre et savoir gérer ses phases devient quelque chose d'indispensable (à mon avis) si on veut vivre du poker.

Dans tous les cas, je continue jusque la fin d'année, il sera alors temps de tirer un premier bilan.

Francky, je pense que tu n'as rien à gagner à lâcher ton taf pour le poker. C'est beaucoup trop risqué. Par contre, plutôt que multiplier les event à 1000-1500€ (incluant les turbo chatte boucherie des WSOP qui est ptete un tournoi WSOP mais qui possède le niveau, la structure et la chatte nécessaire d'un 10$ Rebuy sur PS ), à ta place, je pense que j'essaierai de faire 2-3 beau tournoi max par an, mais que j'en ferai des gros (EPT, Main Event)

[M.Rik]

Bien entendu, la vie de joueur n'est pas aussi confortable que celle d'un salarié (salaire, congés, retraite), mais elle convient sans doute mieux à des gens qui ne veulent pas se faire chier tous les jours de leur vie dans leur taf.

Je voulais réagir à cette phrase... Personnellement, je trouve justement comme première barrière au passage pro le faite de devoir se faire chier 8h par jour à multitabler sur le net pour gagner modestement ça vie.

Mon bilan actuel :
mon taf, c'est environ 42/45h par semaine. (voire plus lorsque je suis en déplacement)
Si on rajoute à ça, deux/trois séances de tournois online par semaine (à environ 5h de moyenne).
ça me fait monter à 60h.

Perso, je pense que je vais préférer faire 40h ou 50h de poker par semaine que de continuer dans ce mixte.

[epsimax]

M.Rik je parlais pour mon cas personnel. Un bref passage sur mon sharkscope m'apprend qu'en 3 ans j'ai joué 386 SnG et 77 mtt

Alors forcément pour moi 15h semaine de poker sur le net c'est inconcevable en plus de mon boulot comme d'ailleurs 8h par jour en temps que taff.

Mais je pense que c'est une chose très importante à concevoir. Quand j'étais jeune j'aurais pu décider d'essayer de devenir un sportif professionnel dans ma discipline. Mais à la période charnière la motivation que j'avais parce que j'aimais la discipline a disparu. Petit à petit j'ai cherché la performance plutôt que la prise de plaisir et finalement j'ai tous lacher par manque de motivation. C'est important de bien pesé le fait que lorsqu'on a une situation, si on claque tous pour le poker et que 2 ans plus tard on se dit mince j'ai pas fait le bon choix, il sera dur de revenir à la situation initial.
Après bien sur si on aime pas son taf où si on a un taf pas forcément difficile à retrouvé alors c'est différent.

[Pics]

Encore plus intéressant que son interview, j'ai trouvé ça sur le blog d'Eric L'Archevêque :

Je ne suis pas habituellement un grand fan des citations, mais je dois bien avouer que celle là est d'une vérité implacable. Pour les non anglophone, en voici sa traduction: "Trouvez une personne heureuse, et vous trouverez un projet".

Je l'ai lue la première fois sur le blog de Matt Mazur, un développeur américain qui s'est illustré en publiant toute une série d'articles sur les poker bots. Lorsque j'ai croisé ces quelques mots, à l'apparence bien inoffensive, c'était la fin de l'été 2009 et j'étais à Jurmala (station balnéaire Lettonne) en train de bidouiller mon HUD Pokerstars pour SNG.
Petit à petit, cette phrase s'est insinuée de plus en plus profondément dans mon cerveau, pour finalement venir me réveiller en pleine nuit avec une épiphanie: j'avais perdu ma voie, je ne pourrais pas trouver mon équilibre tant que je n'aurai pas un réel projet professionnel.

Ce besoin d'avoir un projet est une des composante essentielle de la vie. Par projet on peut entendre des concepts bien différents mais complémentaires: projet familial, projet personnel, projet sportif, projet professionnel, etc. On pourrait aussi résumer tout cela par quelque chose de bien plus terre à terre: avoir un but dans la vie.
Tout ceci parait bien évident, mais encore faut-il arriver à se poser la question. La vie défile parfois si vite qu'on est pris dans le tourbillon incessant des détails du quotidien. Les jours s'enchaînent, et on prend à peine le temps de regarder derrière soi. On a tout pour être heureux, la santé, une famille, des gens qu'on aime et qui nous aiment, et pourtant quelque chose cloche. On a pas l'impression d'exister suffisamment, de servir à quelque chose. On se lève le matin, mais on ne sait pas forcément pourquoi. Il y a certes pour beaucoup d'entre nous le projet familial, mais est-ce suffisant pour satisfaire ses besoins d'affirmation?

Quand j'étais étudiant, lycéen et voire même collégien, j'avais un avantage énorme sur la plupart de mes camarades: je savais exactement ce que je voulais faire. Ingénieur dans un premier temps (ingénieur de quoi j'en savais rien mais l'idée était déjà là), puis ingénieur en micro-électronique et puis enfin chef d'entreprise (ayant créé ma première société avant l'obtention de mon diplôme de fin d'études). Pour foncer tel un missile dans une direction bien précise, encore faut-il connaître ses objectifs. A l'époque je ne me rendais pas compte de la chance que j'avais de savoir où aller, mais maintenant avec le recul je ne peux que m'en féliciter.
Cependant, ce "drive" ne tombe pas du ciel. Il provient probablement d'un trait de caractère, mais il se détermine par un travail constant de questionnement intérieur: qu'ai-je envie de faire? A force de se chercher, on finit bien par se trouver.

Pratiquement 15 ans plus tard, après un parcours professionnel plutôt réussi, je me retrouve avec une magnifique famille et un début de carrière de joueur de poker. La différence, c'est que je ne savais plus vraiment ce que je voulais faire de ma vie. Papa gâteau? Joueur oisif? Rentier?... Bref, même si j'avais tout pour être heureux, il me manquait quelque chose.

Cette petite phrase, sur l'importance d'avoir un projet, a réveillé la "bête" qui s'était endormie. J'ai passé plusieurs mois à me poser constamment des questions sur toutes les orientations que je pouvais donner à ma vie, à chercher quels projets pourraient me donner une motivation totale dès le lever du jour.
Pendant cette période, à chaque fois que je croisais des gens à l'allure affairée, je pensais "Mais comment font-ils pour avoir l'air si occupés? Quelle chance d'avoir un but!". Bref, j'étais clairement un peu embrouillé dans ma tête

Finalement, j'ai fini par le trouver ce projet, et depuis je me lève chaque matin le sourire aux lèvres avec un véritable objectif à long terme qui me motive à donner le meilleur de moi même. Je me sens plus équilibré, et ma vie familiale ne peut que en bénéficier (même si je vais forcément avoir moins de temps libre avec ma femme et mes enfants, mieux vaut un papa sain d'esprit qu'un papa en jogging qui ère toute la journée entre la télé et les pizzas surgelées).

Si vous aussi, vous avez parfois du mal à vous "affirmer" ou à "exister", c'est qu'il vous manque un projet. Pas forcément dans le domaine professionnel, il peut être sportif, artistique ou même un hobby où vous pouvez exprimer votre énergie et votre créativité (autre qu'un jeu de carte!).
Le plus difficile, c'est de se rendre compte de ce qu'il nous manque. Une fois que c'est fait, c'est juste une question de temps avant de trouver. Cela demande du travail certes, mais comme le dit une autre citation "aide toi et le ciel t'aidera".